Les secteurs

    Les premières ascensions et équipements ont lieu dans les années 70. On y voit des grimpeurs toulousains, et surtout des « cafistes » carcassonnais – Serge Vila, Manuel Azcutia et quelques autres – qui étant essentiellement alpinistes, viennent dans les gorges pour s’y entraîner.
Ils ouvriront du bas « spit es-tu là ? » et « la voie du départ », en équipant très sommairement.

     La difficulté d’accès due à la rivière Aude, la présence de la route, et l’austérité des lieux ne suscitant pas la convoitise des équipeurs, et malgré l’engouement pour la mise en valeur des sites d’escalade, il faut attendre le milieu des années 80 pour que le potentiel se révèle vraiment aux grimpeurs.
     Ainsi, en août 1984, les « cafistes » carcassonnais sous la houlette de Manuel Azcutia, recommencent à s’intéresser au lieu, équipant le « dièdre guilhem ».
     Et puis en mai 1986, après l’escalade en solo du couloir à droite de la « dalle des lys » et un rappel de reconnaissance fait en corde spéléo par moi-même (Henri Guilhem, note de l’Ed.), une page va être tournée. Une dynamique se créé avec Richard Barrancos, autre amoureux du site depuis longtemps. Et avec nos collègues de Carcassonne, la « dalle des lys » va alors être systématiquement mise en valeur avec 5 grandes voies de près de 100 mètres. De cette aventure collective naîtra le « QCERMA » (Quillan Club Escalade Randonnée Montagne Alpinisme), sous-section du Club Alpin Français de Carcassonne, en automne 1986 autour de Richard Barrancos, Michèle et Henry Lucasson, Josiane Cazanave, René Pégurier (+), Patricia Dubois, André Gloriés (+), Jean-Michel et Patricia Gellis, Bruno Quief, moi-même et quelques autres.
     Comme l’intitulé du club le rappelle, l’attachement aux valeurs classiques des sports de montagne se retrouve dans sa façon d’équiper à Pierre-Lys. Malgré beaucoup de nettoyage sur corde statique depuis le haut, imposé par l’hétérogénéité de la roche, la plupart des voies sont ouvertes du bas, et gardent un caractère terrain d’aventure, malgré l’utilisation de spits et goujons, qui sont souvent espacés…
Dès lors, chaque année apportera son lot de nouvelles voies. Mais ici l’ouverture d’une voie est une vraie aventure, un combat pour rendre le rocher grimpable, une histoire d’amitié, car les candidats pour ces âpres travaux ne sont pas légion. A noter que durant cette époque, les noms poétiques d’inspiration souvent cosmique ou historique de la plupart des voies sont nés de l’imaginaire inspiré de Richard Barrancos.
Le QCERMA, non sans avoir proposé aussi de nombreuses sorties allant du ski de fond au VIT – ce qui est une première à Quillan – sera dissout en 2001, essoufflé après le décès de plusieurs  » locomotives » du club.
Le flambeau est alors repris par la jeune et dynamique équipe de ROC GENESE, club d’escalade quillanais créé en janvier 1999 et propulsé par Denis Fernandez.
     Plus orienté grimpe moderne, le club gère une salle de pans d’entraînement (essentiellement des blocs de compétition), une école d’escalade pour les enfants, organise en 1999, 2000 et 2001 une compétition inter-régionale « On the bloc » qui attirera jusqu’à un millier de spectateurs et plus de 200 compétiteurs. Le club, fort de 80 membres petits et grands, créé en son sein en 2002 une commission équipement.
Grâce à cette commission, le site sportif du « mur des pigmentations » est ouvert principalement par Louis-Marie Troger avec l’aide de Denis Fernandez.
     Le site école de Cavirac est équipé par le centre de La Forge qui propose entre autres activités l’escalade. Et la « barre à loulou » quant à elle, fut ouverte en 1995 par Louis-Marie Troger et Denis Fernandez (encore eux!). Tandis que le secteur des dalles à Saint-Martin de Lys est équipé par divers grimpeurs de passage et rééquipé par Denis Fernandez et Matthieu Guillot.

     Le potentiel des voies est loin d’être épuisé. L’époque de la liberté totale et de l’artisanat est finie. Les équipements s’adaptent au contexte de sécurisation et mise en conformité pour l’accueil d’un public plus large, aux mesures de protection des habitats naturels.
Aux équipeurs, grimpeurs et autres usagers du site de savoir, par leur attitude respectueuse, préserver le caractère grandiose et authentique de ce bout de Pyrénées Audoises.

« La Route de la Grimpe »
     En 2005, dans le cadre de la « Route de la Grimpe », le club Roc Genèse et ses équipeurs (Jean-Michel Gellis, Henri Guilhem, Denis Fernandez, Heckel et Jeckel) équipe ou rééquipe plus de 102 longueurs, ce qui nécessite plus de 1000 heures de travail étalées sur 18 mois, et 21 nouvelles voies sont alors ouvertes ainsi qu’un nouveau secteur : « Les desseins du pasteur ».
     Tous les chemins d’accès aux différents secteurs et voies d’escalade sont réaménagés et sécurisés : pose de mains courantes (câble métallique), terrassement de marches. Toutes les grandes tyroliennes d’accès aux différents secteurs sont remplacées. 31 panneaux signalétiques sont fixés ainsi que 84 scellements indicateurs de noms de voies. Depuis, des équipeurs du club, notamment Jean-Mi et Henri en 2008, ont poursuivi l’ouverture de nouvelles voies comme « L’oeil mappemondial », voie de 5 longueurs à « L’échine du diable »

Ont œuvré pour la mise en valeur du site :
Manuel Azcutia, Roger Barbaste, Richard Barrancos, Didier Borg, Gérard Brarda, Jean-Luc Canaby (+), Raphael Copitalli, Eric Chappuis, Henri Culubré, Ulf Eberhard, Christian Falipou, Denis Fernandez, Jean-Michel Gellis, Henri Guilhem, Motthieu Guillot, Philippe Heinrich, Rodolphe Leduy, Samuel Lucas, Henri Lucasson, André Monier, Olivier Monier, Raymond Pradelle, Lourent Santolaria, Louis-Marie Troger, Jean-Philippe Trollet, Serge Vila, Baptiste Vogt, etc…